Qu’est-ce que la sérendipité?
Le mot « sérendipité » ne figure même pas dans les dictionnaires français.
Ce qu’il signifie ? C’est découvrir des choses que l’on ne cherchait pas.
Le mot vient de l’anglais serendipity, qui signifie « don de faire des trouvailles ».
Inconnu en France, ce concept a été analysé par le sociologue Robert Merton (1958).
On pourrait l’expliquer ainsi: « quand on ne cherche pas, on trouve ».
Christophe Colomb constitue donc un parfait « sérendipiteur », mais pas Isaac Newton dont l’histoire de pomme est une légende.
Le sérendipiteur est la personne qui sait « à un certain moment tirer profit de circonstances imprévues », et surtout qui ne se laisse pas dominer par le hasard (faux synonyme).
C’est ainsi qu’en parle la directrice de recherches du CNRS, Danièle Bourcier, coauteure du premier livre sur le sujet en France.
Par conséquent, la sérendipité est un état d’esprit à cultiver pour faire des trouvailles.
Malheureusement, elle est souvent refoulée par les chercheurs qui ne veulent pas être considérés comme des chercheurs « par hasard ».
L’autre auteur du livre est Pek van Andel, chercheur en sciences médicales à l’université de Groningue (Pays-Bas). Il vante cette démarche : dans son pays, les chercheurs ont le droit à leur vendredi pour méditer et se livrer aux délices de la sérendipité.
Quelques exemples pour illustrer la sérendipité. Ils ont tous été trouvés alors qu’on cherchait autre chose.
- Fleming qui, en ne désinfectant pas une éprouvette, découvre la pénicilline
- Röntgen, qui découvre casuellement les rayons X
- Le Post-it
- le Viagra
- le Velcro
- le micro-ondes
- l’insuline
- le Téflon
La sérendipité, moteur de découvertes scientifiques
D’abord bornée à la littérature, la notion de sérendipité s’exporte à la recherche scientifique, plus précisément aux découvertes en science. Elle a été notamment étudiée par le sociologue américain Robert K. Merton dès 1949, dans l’ouvrage Social Theory and Social Structure, pour qui la sérendipité consiste en l’observation de faits étonnants, qui semblent contradictoires avec les faits ou la théorie établis, suivie d’une induction (un mode de raisonnement) correcte.
La sérendipité est ainsi source de créativité dans la recherche.
Les faits surprenants nourrissent la curiosité du chercheur. Il s’en sert alors de façon stratégique pour développer une nouvelle piste de recherche fructueuse. Ces faits lui donnent l’occasion de développer une nouvelle théorie ou d’élargir une théorie existante.
Et dans la vie ?
« Dans les contes, la notion de sérendipité joue un rôle très important, et la question essentielle qui y est traitée peut être formulée ainsi : comment faire son chemin dans la vie ?
Le héros ou l’héroïne est initialement lié-e à ses parents, à la génération antérieure, et il s’agit pour lui ou pour elle de faire le chemin qui lui permettra de se faire une place dans la génération de ses contemporains.
Ce parcours, tout être humain doit le faire. Ce type de contes nous concerne donc tous, quelle que soit la culture à laquelle on appartient. »
Et vous, n’avez-vous pas, dans votre vie, rencontré des situations où la sérendipité a été de la partie ?
Regardez bien de plus près !